Confort et ergonomie en autonomie : 9 astuces supplémentaires qui facilitent la vie

L’autonomie est un travail de longue haleine. Chaque projet est différent. Dans un projet poussé, l’autonomie, c’est un nombre incalculable d’actions. Plus il y a d’actions et plus il apparait de problèmes potentiels. Les actions, propres à chaque projet, sont difficiles à réaliser pour celui qui cumule emploi et vie autonome. La fatigue physique et mentale passe souvent après la passion vouée au mode de vie autonome. La confrontation à son propre quotidien peut mener au surmenage. En étant autonome on est en fait dépendants de soi-même. 

Anticiper et organiser est la clé du succès long terme. Le verger poulailler : chaque pierre sert de masse thermique pour un gain de chaleur supplémentaire. Les oies tondent, amendent et permettent à l’eau de pénétrer.
Anticiper et organiser est la clé du succès long terme. Le verger poulailler : chaque pierre sert de masse thermique pour un gain de chaleur supplémentaire. Les oies tondent, amendent et permettent à l’eau de pénétrer.

Réfléchir permet de ne pas agir deux fois. À la manière d’un ingénieur qui cherche l’optimisation plutôt que la réinvention, il convient de chercher à prendre un maximum de plaisir tout en limitant les investissements chronophages et redondants. C’est dans le cumul de détails agréables que l’on progresse le mieux. Parce que le partage apporte de la progression, une vingtaine d’astuces sont ici proposées. À chacun de les apprivoiser pour encore améliorer son quotidien.

Plusieurs semaines de travail sont investies dans cette walipini géante. Un temps qui sera rendu au centuple par l’abondance des productions.
Plusieurs semaines de travail sont investies dans cette walipini géante. Un temps qui sera rendu au centuple par l’abondance des productions.

1 L’abreuvage automatique

L’abreuvage automatique

Couvrir le sol

Tétine de l’abreuvoir automatique
Tétine de l’abreuvoir automatique

Porter l’eau aux bêtes quasi-quotidiennement est une tâche redondante et fatigante. Enlever, nettoyer, remplir et remettre les abreuvoirs chaque jour fait perdre un temps précieux.  Les points d’eau potables, souvent loin des animaux, nécessitent des allers/retours usant mais obligatoires pour les propriétaires. Les gamelles au sol posent de nombreux problèmes d’hygiène. L’eau doit être propre afin de ne posséder aucun pathogène et de rester appétente pour les bêtes. 

L’eau, comme la nourriture, s’il elle est à disposition, permet de partir quelques jours en congés sans tracas. Une réserve suspendue est idéale car elle n’offre pas aux animaux la possibilité de fienter dedans. Un bidon de stockage opaque ne laisse pas passer les UV qui participent normalement aux développement des micros-algues. Les tétines à solliciter sont économiques, elles ne délivrent que quelques gouttes d’eau à chaque demande. Ainsi, l’eau est moins souvent changée et rien n’inonde la zone d’abreuvage. Adaptées à tous les petits animaux éduqués pour, les tétines sont polyvalentes et durables. 

Facilement réalisable, le bouchon d’un bidon est percé et équipé d’un embout étanche à l’aide de téflon et de joint torique. Le bidon de réserve de 30 L (soit 30 kg) est placé sur un support réalisé à l’aide d’équerres en aluminium vissées. Les tuyaux sont chauffés puis enfoncés dans les raccords pour finalement être bloqués par des colliers de serrage en inox. Des T et des X permettent de raccorder plusieurs clapiers ensemble. Les clapiers sont percés au perforateur afin de faire passer proprement les tuyaux, puis, ces derniers sont équipés d’une petite gaine isolante contre le froid. Une protection métallique souple peut-être ajoutée si un lapin commence à dévorer le plastique du tuyau.

2 Le calibrage du bois

calibrage du bois
calibrage du bois

Rentrer du bois qu’il faut recouper plus tard est une perte de temps monstrueuse. Ça n’est pas au moment de nourrir le feu que l’on doit se rendre compte que le bois à utiliser est trop long. Après toutes les manipulations que le bois implique, hors de question de lui faire refaire le chemin inverse. Un bois qui ne rentre pas dans le foyer peut amener des accidents : braises qui tombent, force exercée sur les parois, porte nécessairement ouverte, fumée dans la maison, etc. Les cuisinières à bois ne faisant souvent que 40 cm ou 50 cm de long, leur foyer nécessite des buchettes plutôt que des buches. 

Une pige placée au bon endroit permet de ne pas perdre de temps en calibrant approximativement les morceaux. Avant de les rentrer ou de les déplacer, l’utilisation de la pige en cas de doute, permet la vérification de la cote du bois. Graduée ou non, une pige bien installée dure des années. 

Son emplacement doit être méticuleusement choisi afin d’éviter les manipulations inutiles. Plusieurs piges peuvent ainsi être installées à différents endroits. Un détail qui fait gagner de nombreuses minutes et de l’énergie. 

3 L’allée sans entretien

L’allée sans entretien

Les allées qui conduisent l’habitation au potager et aux autres zones de travail peuvent coûter du temps et de l’énergie. Partout où le sol n’est pas couvert, il apparait des mauvaises herbes, alors la débroussailleuse doit passer régulièrement pour nettoyer les allées et les entretenir. La boue glissante par temps humide ne doit pas garder sa place ! Non seulement ce désherbage est fatigant, mais il n’apporte aucune réelle ressource nécessaire à l’autonomie et il consomme de l’énergie (carburant ou électricité) pour alimenter la débroussailleuse ou autres engins de fauche. 

Il existe une solution pour économiser ce temps-là : couvrir le sol des allées avec des ardoises de récupération. Les ardoises sont souvent retirées des toitures lors de la rénovation des maisons anciennes. Les couvreurs s’en débarrassent aisément. Les professionnels payent pour évacuer leurs déchets, même pour l’ardoise naturelle. Ainsi, ils préfèrent livrer un particulier et récupérer un billet ou un cadeau que de les déplacer en déchetterie pour payer les taxes liées aux pollutions. 

L’intégralité du sol doit être recouvert de géotextile ou de bâche tissée (qui laisse passer l’eau mais pas les adventices). Ensuite, les ardoises peuvent être déposées en dallage par-dessus. Une fois couverte, les allées restent propres pendant longtemps. Il n’y a plus aucune mauvaise herbe et la boue ne vient pas stagner sur les voies de circulation à emprunter quotidiennement. Une fois bâchée et recouverte d’ardoise, la durée dans le temps est redoutable. Les endroits désirés sont ainsi préservés d’entretien pendant de nombreuses années.

Attention :

Les ardoises récupérées doivent être naturelles, le fibrociment-amianté ne doit pas être installé aux jardins.

4 Le point électricité

compteurs électriques

Les rallonges électriques en 3G2.5 sont, la plupart du temps, limitées à 50 m. Brancher plusieurs rallonges ensemble amène un risque de panne supplémentaire. L’électricité, c’est comme l’eau, moins il y a de raccords, mieux c’est ! Dérouler plusieurs rallonges entières afin de se servir d’une machine électrique au fond du terrain fait perdre beaucoup de temps. 

Un compteur de chantier mobile peut s’installer le temps d’une construction. Pour du long terme, des compteurs électriques peuvent être disposés partout sur le terrain : derrière la maison, dans la serre, à côté de la caravane, dans l’abri de jardin, au poulailler, etc. 

Ainsi, partout où l’on veut bricoler, il est possible d’obtenir le courant en quelques secondes. Les immenses rallonges ne trainent pas et il est possible de se brancher partout et en toute circonstance sur les compteurs étanches. 

Utilisables toute l’année ils sont différenciés du compteur principal. Seul le piquet de terre est commun aux différents compteurs. Parce que « deux c’est un et un ce n’est rien », plusieurs compteurs permettent de trouver une panne plus rapidement. L’alimentation par batterie et onduleur est facilement réalisable. D’une profondeur minimum de 50 cm avec un grillage avertisseur rouge, les fourreaux ou gaines doivent être prévus plus grand que nécessaire pour anticiper l’évolution électrique de la BAD. 

5 La tranchées hydraulique

tranchées hydraulique

Les terrains pentus peuvent amener plusieurs problématiques à long terme. L’aménagement d’un terrain pentu n’est pas toujours simple. L’été, le soleil tape fortement la pente, l’hiver l’eau y dévale sans prendre le temps de s’infiltrer. Perdre l’eau de son terrain devient problématique au long court. Cela fournit un sol pauvre qui ne peut plus jouer son rôle de régulateur. Ainsi, la terre par microparticule finit par s’en aller dans les rivières à cause des fortes pluies. Le terrain s’érode et tous les nutriments sont lessivés. En une décennie, il est possible de perdre jusqu’à 5 cm de terre fertile. 

Planter des haies peut aider à tenir le terrain. Planter perpendiculairement à la pente, « les haies hydrauliques » stoppent les chutes d’eau tout en maintenant fortement le sol. Une tranchée hydraulique agit comme une baissière sur courbe de niveau, elle est simplement plus simple à réaliser. Installée devant une haie, un talus ou un bâtiment, son action est décuplée. La tranchée hydraulique infiltre l’eau en profondeur et protège ce qui est en aval. Avant un poulailler, elle évite le ruissellement des eaux qui transforment souvent l’entièreté du terrain en boue. 

À l’aide d’une pelleteuse ou d’une pelle manuelle, les tranchées se creusent aisément. Une pioche à tranchée est d’une aide précieuse lors de la mise en place. Afin que l’eau s’infiltre le mieux possible, la tranchée doit être du meilleur niveau qu’il soit. Un faux niveau dévie l’eau mais ne l’infiltre pas. Une combinaison d’infiltration et de déviation peut être réalisé pour les fortes pentes. A l’image de petits canaux, l’eau est captée pour protéger les sols et les interventions humaines.

6 La porte automatique de poulailler

porte automatique de poulailler

Rentrer et sortir les poules tous les soirs est une véritable corvée pour de nombreuses personnes. Si les poules ne sont pas enfermées en sécurité, tôt ou tard, le renard, la fouine ou la martre passeront se régaler. Ce n’est qu’une question d’années. Chaque nuit, les volailles doivent être à l’abri. Chaque matin, elles doivent sortir manger de l’herbe. Les contraintes horaires du travail et la motivation ou l’envie freinent l’assiduité à cette tâche. Et, lorsque l’on est assidu, on se retrouve bloqué pour partir quelques jours en weekend car il faut bien veiller à fermer et à rentrer les volailles. 

Maintenant bien connue de tous, la porte automatique est un incontournable du poulailler autonome. Matin tôt ou soir tard, il est possible de régler le système. L’horloge ou le détecteur nocturne se programment aisément. Une simple porte accrochée par une ficelle, le tout entrainé par un petit moteur programmable et le tour est joué. Lorsque l’on va au poulailler c’est avec plaisir. Fini les corvées. Associé à une trémie anti-rat et un abreuvoir de 30 litres, le poulailler est entièrement autonomisé pour au moins une semaine. 

Avec des modèles allant de 50 € à 250 €, de nombreuses marques en proposent. Les leaders du marché sont Omlet, Run-chicken et Chickenguard. Ils proposent les modèles les plus chers, mais aussi les plus reconnus et réputés. Fonctionnant souvent avec 4 piles AA (LR06), la tension ne permet pas tout le temps de prendre des piles rechargeables. Certains modèles sur batterie fonctionnent aussi par panneaux solaires 5V ou 12V. Au début de l’installation, pour que les volailles comprennent, il faut surveiller le système, ensuite l’habitude est prise et normalement tout le cheptel rentre avant l’heure programmée dans le système. 

7 Le bac d’arrosage de jardin

bac d’arrosage de jardin

Arroser le jardin peut être parfois très compliqué. L’eau n’étant pas toujours à proximité, il faut souvent la transporter. Les arrosoirs pèsent lourd et usent le porteur, les tuyaux sont longs à dérouler et doivent être d’une longueur suffisante et équipés d’un embout réglable. L’arrosage peut rapidement devenir une corvée. Sans eau, les plantes nourricières ne germent pas. 

Un bac installé au bon endroit règle les problèmes d’approvisionnement en eau. Judicieusement placé au cœur du jardin-potager, il est facile de tremper un arrosoir dedans pour irriguer en urgence. L’alimentation du bac idéal se réalise par la gravité provenant d’une gouttière. Un panier filtrant avec trop-plein automatique alimente une cuve de 1 000 L, le trop plein de cette cuve alimente le bac d’arrosage et le bac d’arrosage alimente le jardin-potager. Une fois dans le bac d’arrosage, l’eau peut sortir par de petits tuyaux de micro-arrosage ou de goutte à goutte. Un robinet est ajouté dans le pied du bac d’arrosage. 

Un bac d’arrosage de style auge à vache se déniche d’occasion. Très cher à l’achat neuf, les auges doivent se chiner. Galvanisées, elles finiront quand même par rouiller dans le temps. Afin d’éviter la corrosion perforante, des tasseaux permettent à la cuve de ne pas toucher le sol pour la surélever de quelques centimètres. Les auges en plastique sont plus solides dans le temps. Neuves, elles sont moins jolies mais plus durables que les auges galvanisées. Si l’alimentation par gravité n’est pas possible, une pompe bélier, une pompe solaire ou une pompe manuelle peuvent aider à monter l’eau jusqu’au point haut. 

8 Le trop-plein automatique

trop-plein automatique

Relier deux cuves entre-elles n’est pas aussi simple qu’il en a l’air. Différents modèles d’approvisionnement existent. Une gouttière emmanchée en direct permet de récupérer toute l’eau, mais une fois la citerne de récupération pleine, l’eau du trop-plein déborde pour finir par terre. La plupart des systèmes ne permettent pas de gérer le trop-plein de la cuve. Ils ne filtrent pas l’eau et laissent passer les particules grossières. Sur de nombreuses cuves c’est un problème récurrent ! 

Un trop-plein automatique, posé correctement (de niveau), fonctionne à merveille. Il filtre l’eau qui rentre, puis une fois la cuve pleine, il l’a fait ressortir automatiquement par la gouttière. Aucune gestion particulière n’est à prévoir avec ces systèmes. Un tuyau transparent permet même de vérifier le débit et le bon fonctionnement de l’installation. Moins d’eau est récupérée qu’une gouttière en direct mais la gestion et la propreté bactériologique sont améliorées. 

Les trop-pleins automatiques se trouvent en magasin de bricolage. Ils sont simples à installer et possèdent deux positions : été/hiver, afin d’éviter de remplir la cuve en période de gel. Le tamis filtrant s’enlève pour pouvoir se nettoyer. Une tranche de 3 cm à 5 cm doit être enlevée sur la gouttière, puis, le chapeau entier est inséré dedans.

Attention :

La cuve se tassera après le premier remplissage intégral. Il est donc judicieux d’installer le trop plein automatique 1cm plus bas que la cuve vide.

9 Le presse-mottes

Le presse-mottes

Planter n’est pas toujours une tâche facile. Les pots à semis coûtent cher et sont en plastique non durable. Ils prennent beaucoup de place et polluent l’environnement à long terme. Les plantes, lorsqu’elle sont semées en pot, sont quelques fois traumatisées du rempotage ou de la plantation. Le changement de terre et d’environnement est trop brutal. Les racines des plantes en pot cherchent les bords du pot pour lécher l’humidité. Elles finissent par tourner pour pousser en « chignon ». Ça n’est pas bon de planter un « chignon » non cassé. 

Aussi simple qu’écologique, le presse-mottes évite de nombreuses actions. Planter et déplanter en godet n’est plus nécessaire. Presser soi-même ses mottes à semis permet d’économiser temps et argent. Une fois planté, le plant prend racine immédiatement et doucement dans sa terre semi-définitive. Les racines lors de la plantation ne sont pas cassées et les pieds sont replantés plus petits qu’en godet pour une meilleure reprise aérienne et racinaire. Les mottes peuvent avoir tendance à sécher. Une surveillance constante de l’arrosage est nécessaire. Les mottes en auges avec arrosage par le fond sèchent moins rapidement et s’alimentent mieux. 

Le presse-mottes existe de différentes tailles. Il se déniche aisément sur internet. Le nombre et la taille des mottes doivent être judicieusement choisis en fonction des attentes du jardinier. Une fois le terreau sélectionné, le presse-mottes est rempli et tassé légèrement, il est retourné et une pression permet de démouler les mottes de plantation. Un trou dans chaque motte est percé mécaniquement par la machine afin de semer la graine. 

Virgile Ghiliani

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