Tous les soirs, j’ai une routine bien ancrée.
J’emmène ma chienne se promener dans la montagne en face de ma BAD.
Depuis le temps, elle s’est faite quelques amies.
Sur le chemin, je passe devant l’énorme tilleul du voisin.
J’attrape 3 ou 4 feuilles, je les roule sur elles-mêmes et je les mâche longuement.
Exactement comme si c’était un chewing-gum.
Des feuilles de tilleul crues, en “chewing-gum”
Les tilleuls font partie des très rares arbres comestibles.
La plupart des arbres ont des feuilles très fibreuses, astringentes et limite toxiques.
Mais celles des tilleuls sont tendres, très peu fibreuses, avec un goût presque sucré.
Et surtout, elles sont riches en mucilage, une substance qui devient gélatineuse au contact de l’eau (ou de la salive).
C’est pour ça que j’aime les mâcher comme un chewing-gum.
C’est exactement la même substance que tu retrouves dans le plantain, les graines de lin ou de chia !
En plus d’être très agréables à manger et d’avoir un goût doux et sucré, les feuilles tilleul sont bourrées de minéraux et nutriments.
Un complément alimentaire en temps de guerre
Si j’en sais autant sur les tilleuls, c’est grâce à François Couplan et aux vidéos Les Secrets des Plantes Sauvages que nous avons tournées ensemble.
Avant de le rencontrer, tu ne m’aurais jamais vu manger des feuilles de tilleul 😉
Dans la vidéo dédiée aux tilleuls, François explique que pendant la Seconde guerre mondiale, un pharmacien encourageait la consommation de “farine verte” (de la poudre de feuilles de tilleul séchées) incorporée aux pains, galettes, etc.
Son objectif était d’utiliser les tilleuls pour lutter contre les graves carences de la population française que l’Allemagne nazie tentait d’affamer.
En effet, les feuilles et fleurs de tilleul sont réputées pour être très riches en minéraux, protéines et micronutriments variés.
Bref, un super-aliment sauvage gratuit (comme la majorité des plantes sauvages comestibles) !
Mais pour en profiter, tu dois d’abord être capable de l’identifier.
Les 5 meilleures plantes sauvages comestibles de nos régions
J’ai rassemblé dans un dossier PDF ultra-complet la liste des 5 meilleures plantes sauvages comestibles de nos régions.
Tu découvriras comment les reconnaître à coup sûr et des délicieuses recettes pour les cuisiner.
C’est un dossier indispensable pour te lancer dans la cueillette sauvage !
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Comment reconnaître à coup sûr un tilleul ?
Les tilleuls (Tilia) sont un genre dans lequel on trouve plusieurs variétés, toutes comestibles et aux propriétés proches.
Leurs feuilles sont très larges, dentées sur les bords et acuminées, c’est-à-dire pointues au sommet, François parle de “petit appendice”.
Pour les reconnaître facilement, je t’ai fait une liste des principaux critères d’identification :
- Écorce crevassée ;
- Feuilles très larges et ovales/arrondies, légèrement velues et douces au toucher ;
- Feuilles légèrement asymétriques à la base, dentées et acuminées ;
- Jeunes feuilles translucides et vert clair ;
- Feuilles développées opaques et vert foncé ;
- Inflorescences composées d’une bractée et d’un pédoncule ;
- Fruits en petites capsules ;
- Texture mucilagineuse “gluante” et goût doux.
Si tu as le moindre doute tu le sauras tout de suite en mâchant les feuilles, s’il y a un goût très astringent et désagréable, ce n’est pas un tilleul.
Avec ça, tu devrais rapidement repérer un tilleul autour de chez toi. Cherche en priorité dans les vieux jardins et au bord des chemins.
Maintenant que c’est fait, voici quelques idées pour le manger !
Comment manger les tilleuls ?
Les jeunes feuilles encore translucides sont très tendres et se mangent crues, sur place comme je te l’expliquais au début, ou en salade.
Tu peux préparer une salade 100% tilleul, ou les mélanger à des feuilles de pissenlits, égopode, porcelles, salades cultivées…
Les feuilles plus développées sont un peu plus coriaces et se mangent rapidement cuites à la vapeur ou blanchies à l’eau bouillante.
Mais personnellement, même crues, je trouve les grandes feuilles de mon tilleul encore agréables.
Tu peux aussi tester les feuilles de tilleul lacto-fermentées !
Le principe est le même que pour les légumes, je suis en train de tester en ce moment avec les feuilles de Berce des prés.
Du côté des petits fruits (graines), ils peuvent se préparer en “pickles” lacto-fermentés ou dans du vinaigre lorsqu’ils sont encore verts, ou remplacer du café lorsqu’ils sont déjà secs.
Le principe est le même que pour les racines de pissenlit, tu dois les moudre puis laisser infuser.
Je n’ai pas encore essayé, mais c’est sur ma liste, je serais curieux de savoir si tu l’as déjà fait 🙂
Par contre, une technique que j’ai déjà largement utilisée et validée, c’est le séchage des feuilles pour préparer une “farine verte”.
Après les feuilles crues, c’est le moyen que j’utilise le plus pour consommer le tilleul.
La poudre de tilleul : Farine verte
La “farine verte”, c’est une poudre de feuilles de tilleul séchées, super facile à réaliser !
Sélectionne les plus belles feuilles (jeunes ou déjà bien développées) et étale-les en couches très fines sur des claies ou du papier journal.
Les claies sont pratiques, tu peux les superposer et elles permettent à l’air de bien circuler pour éviter le pourrissement des feuilles (attention, avec certaines plantes comme l’aspérule ou le mélilot, le pourrissement peut rendre les plantes toxiques !).
(la photo n’est pas de moi, mais de de véronique vaudable)
J’ai prévu d’en installer dans mon grenier, mais en attendant, j’ai simplement étalé ma récolte sur du papier journal.
Ça demande pas mal de place, mais cet été il fait particulièrement chaud et mon grenier est bien aéré, donc le séchage a été rapide (48h) et je n’ai eu aucun pourrissement.
(à gauche, des feuilles fraîches ; à droite, des feuilles sèches)
Choisis un lieu de séchage à l’abri de la lumière directe, bien aéré et sec comme un grenier, une armoire de cuisine ou même un couloir (les feuilles ont une odeur agréable, ça ne posera aucun problème).
Une fois sèches, stocke les feuilles entières dans un sac en toile ou papier et place-les dans un endroit sec et ombragé.
Ne les réduis en poudre qu’au dernier moment, juste avant de les utiliser !
Pulvérisées, les feuilles perdent plus rapidement leurs propriétés.
Pour les réduire en poudre, j’utilise un mixeur électrique en faisant attention à ne pas “chauffer” les feuilles, mais un moulin manuel fonctionne très bien.
(à gauche, les feuilles dans le mixeur ; à droite, les feuilles réduites en poudre)
Dès qu’elles sont pulvérisées, les feuilles dégagent une très bonne odeur mielleuse qui me fait penser au thé et qui, étonnement, est assez forte.
Au bout de plusieurs pulvérisations, elle peut même devenir un peu entêtante.
J’utilise cette “farine verte” dans plein de recettes, en remplacement d’une partie de la farine normale.
Par exemple une recette qui demande 200gr de farine, je vais mettre 150gr de farine de blé et 50gr de “farine verte”.
Attention, si tu remplaces toute la farine d’une recette par de la poudre de tilleul, il y a de grandes chances que ça ne fonctionne pas, il n’y a pas de gluten dans le tilleul.
La recette que j’utilise le plus, c’est celle des sablés bretons au tilleul :
Je t’en reparle bientôt 😉
Mais je teste aussi le pain au tilleul ; le premier essai était déjà pas mal, mais j’attends que ma recette soit 100 % concluante pour te la partager !
Prépare-toi !
Antoine,
Apprendre Préparer (Sur)vivre
Mes enfants adorent cette recette. Et j’ai réussi à trouver une autre recette de biscuit au tilleul qui demandent 2 blanc d’oeuf, donc pas de gaspillage. Et ta recette de pain au tilleul, des avancées sur ce projet?
Bonjour Kimber pourriez vous partager votre recette de biscuit au tilleul, j’aimerais bien testé pour éviter de jeter des blancs d’oeufs. Merci
Cool les sablés au tilleul ! Je vais devoir attendre l’an prochain pour tester, je n’ai pas ramassé de feuilles cette année… Merci pour toutes ces formations super intéressantes !