Quid des chaussettes étanches ?

La première fois que j’ai entendu parler de chaussettes étanches, je me suis dit, on a tout inventé, mais des chaussettes qui ne prennent pas l’eau c’est du jamais vu ! Le pied, comme toutes les extrémités, est très sensible à l’humidité et aux variations de température. Et un pied froid et trempé se répercute sur tout le confort du corps et la solidité du mental. Avec des chaussettes étanches, je pourrais porter une paire de chaussures plus légères pour mes longs treks quitte à renoncer au GoreTex et traverser les rivières à gué sans me poser de questions !

Alors, est-ce la fin des pieds mouillés ? Peut-être. Mais avant de crier au miracle, j’ai voulu les tester en bonne et due forme. J’ai donc essayé pour vous les chaussettes imperméables de la marque française Verjari.

Présentation :

Verjari a été fondée en 2018 par deux sportifs français passionnés de nouvelles technologies : Antoine Verhille et François Sandraji. En fait, ils ont adapté la construction en trois couches connues sur les vêtements GoreTex (une couche imperméable intercalée entre deux couches de tissu) à des accessoires techniques, (bonnets, gants, chaussettes). La différence, c’est que pour leurs accessoires imperméables, Verjari utilise une technologie sans coutures. C’est pour ça, entre autres, qu’ils peuvent se targuer de faire des chaussettes étanches. Pour rappel, un accessoire étanche peut être immergé dans l’eau, tandis qu’un tissu imperméable résiste à des chutes d’eau mais ne peut pas être immergé.

À l’origine, Verjari a créé ces chaussettes à destination des trailers, parce qu’ils utilisent des chaussures légères, en mesh, pratiquement pas imperméables. 

course a travers d'eau

J’ai choisi le modèle Trek-Light en version haute mais il existe des modèles moins épais, en fibres de bambou et des modèles conçus pour des températures négatives (le modèle Mountania). La paire est livrée dans une poche zippée sur laquelle on peut lire l’inscription « 100 % waterproof » en gros caractères. Au dos on peut lire que l’imperméabilité est mesurée à 15k Schmerber. Ça s’annonce bien, à 15k Schmerber , une veste de pluie résiste à des averses très fortes, 15 000 mm en colonne d’eau pour être exact.

chaussettes Verjari
chaussettes Verjari

Au toucher, le textile a l’aspect et la texture d’un chausson de plongée en néoprène. 

La partie intérieure est plus douce, la couche est en laine mérinos pour assurer un confort optimal et une bonne régulation de la température tandis que la couche externe est en nylon. Intercalée entre ces deux tissus, la membrane imperméable est annoncée comme étant respirante et coupe-vent. On va voir !

Le test

J’enfile donc les chaussettes, mon pied est confortablement installé avec une sensation de coussin qui est très agréable car elles sont plus épaisses que des chaussettes classiques. J’ai choisi une paire de sneakers sans atouts, le genre de chaussures qui prennent bien l’eau et je suis parti aux abords de chez moi, tester l’étanchéité pendant une promenade de 45 min sous la pluie.

Pour le moment, je me sens bien, les coutures ne me gênent pas. J’emprunte des chemins boueux, je traverse un champ d’herbes hautes complètement trempées et quitte à y aller vraiment, j’enfonce mes pieds dans les flaques.

À ma grande surprise, les chaussettes sont effectivement étanches et mes pieds restent au sec. 

Mais le vrai inconvénient, c’est qu’au bout de 5 minutes de marche, j’ai eu la sensation d’avoir une éponge imbibée d’eau sous les pieds. Je sentais comme une poche de froid qui se transmettait à mes orteils et les chaussettes ont commencé à faire du bruit, squitch squitch en permanence ! Ces sensations deviennent vraiment désagréables sur de longs déplacements et les chaussettes prennent aussi au passage quelques grammes supplémentaires. 

En rentrant à la maison, je vérifie quand même que mes pieds soient bien secs, et je dois dire que je suis étonné, pas la moindre humidité. En revanche, il va me falloir du temps pour faire sécher la couche externe en nylon. 

Sur des itinérances, au printemps ou en été, j’ai dû mal à croire que les chaussettes respirent assez pour évacuer l’humidité liée à la transpiration. Comme je vous le disais, l’aspect de la membrane m’évoque le néoprène. Imaginez-vous faire une randonnée avec des chaussons de plongée ! Vos pieds risquent vraiment de macérer.

Conclusion

Pour 40 euros, les chaussettes étanches Verjari remplissent parfaitement leur rôle et empêchent l’eau de pénétrer. Mais selon moi, rien n’égale une bonne paire de chaussures en GoreTex qui sera plus agréable à porter lors de longues randonnées sous la pluie. Si vous voulez éviter que l’eau s’introduise par par-dessus, là où précisément vos chaussettes ne sont pas protégées par les chaussures, je vous conseille d’utiliser des guêtres. C’est très efficace et ça vaut mieux que de s’équiper en chaussettes étanches. 

Malgré tout, ces chaussettes se prêteront bien aux aventures aquatiques, comme les descentes en rafting, le canoë ou le kayak, alors faites en bon usage !

 

Gaëtan

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