Faut-il se méfier des faux sucres ?

Comme moi, vous avez dû observer que depuis de nombreuses années, le marché de la minceur est en pleine croissance. On parle tout de même d’un chiffre d’affaires de 100 milliards de dollars !

Ces dernières années, pour tenter de perdre du poids, les industriels nous proposent toutes sortes d’aliments dit « allégés » comme alternative au fameux sucre. La promesse forte des industriels de la minceur est de nous procurer la même sensation de sucré mais sans les calories qui vont avec et donc sans nous faire grossir.

Mais qu’en est-il vraiment des faux sucres ?

Des édulcorants à la place du sucre

En commercialisant des produits classés allégés, les marques exploitent un fait scientifiquement avéré : le sucre (molécule de saccharose extrait de la canne à sucre ou de la betterave), de part son pouvoir addictif et son est un fléau car il fait grossir !

Cette prise de conscience a contribué à changer notre alimentation en vue de diminuer les risques de cancers, de diabète de type 2, de troubles cardio-vasculaires et autres maladies graves.

À ce jour, 2 français sur 5 consomment des produits à base d’édulcorants au moins 2 fois par semaine qu’il s’agisse de sodas light, de sucrettes pour le café, de yogourts, de bonbons, de céréales pour petit déjeuner, de chewing-gum, de jus de fruit, d’alcools, d’édulcorants en sachets, de crèmes glacées, de confitures, etc. Outre-Atlantique, 40 % de la population absorbe ces faux sucres tous les jours et 200 millions de personnes en consomment dans le monde.

Aspartame, saccharine, acésulfame… Ces édulcorants sont des molécules chimiques de synthèse fabriqués en laboratoire. Ce sont eux que nous appelons les faux-sucres

L’aspartame a été découvert en 1965. Il a un pouvoir sucrant 200 fois supérieur au sucre et a donc été utilisé avec l’objectif de remplacer celui-ci dans certains produits pour en diminuer l’apport calorique.

sucre

En dehors de l’aspartame, nous trouvons d’autres édulcorants artificiels comme l’acésulfame K (E950), le sucralose (E955) et la saccharine (E954). 

Mais avant de savoir si ces faux sucres nous aident vraiment à absorber moins de calories, demandons-nous s’ils peuvent être nocifs pour l’organisme.

L’impact des faux sucres sur notre santé

L’aspartame a été le produit le plus étudié avec finalement des avis très controversés.

Regardons déjà quels sont les composants de l’aspartame :

  • Il est composé à 50 % de phénylalanine. Or, quand le taux de cet acide aminé est trop élevé dans l’organisme, il entraîne une baisse de la sérotonine, l’hormone du bonheur ;
  • Il y a 40 % d’acide aspartique dans l’aspartame. Si cette substance est présente en trop grande quantité dans l’organisme, elle peut perturber le système neuronal et créer des troubles mentaux ;
  • Le méthanol représente 10 % de la composition. Il est présent dans les légumes, en grande quantité parfois, mais il y est alors associé à l’éthanol qui contrecarre son effet nocif. Dans l’aspartame, il est transformé dans l’organisme en formaldéhyde, une substance reconnue comme étant cancérigène.

Pourtant, tous les spécialistes de la sécurité alimentaire affirment que l’aspartame ne présente aucun danger pour la santé. Cependant, en fouillant bien, on apprend qu’ils recommandent de ne pas dépasser plus de 40 mg par kilos de poids de corps et par jour. Sauf que très peu de monde se lance dans ce calcul laborieux !

Certains scientifiques s’accordent à dire que les faux sucres sont nocifs. En 2011, plusieurs études italiennes ont annoncé que la consommation de ces « faux sucre » provoquerait des cancers. Une étude danoise a démontré que de nombreuses composantes de l’aspartame augmenteraient le risque d’accouchement prématuré chez la femme enceinte. En février 2013, des chercheurs indépendants français ont confirmé un lien entre la maladie du diabète et la consommation d’aspartame. 

On est en droit de se poser des questions sur ce complet désaccord entre l’industrie et les études indépendantes. 100 % des études financées par l’industrie alimentaire concluent que les faux sucres sont sans danger alors que 90 % des études indépendantes concluent que les faux sucres peuvent nuire à notre santé…

La fausse promesse des faux sucres

Les faux sucres sont apparus dans l’industrie pour éviter la prise de poids. Reste à savoir s’ils respectent leur promesse !

Même si les faux sucres n’apportent pas de calories supplémentaires, de nombreuses études démontrent qu’ils n’auraient pas d’impact sur les régimes et pire qu’ils seraient même associés à un risque accru de grossir et d’être atteint d’obésité sur le long terme.

Pourtant sur le papier, si on consomme moins de calories, on a plus de chances de perdre du poids. En théorie seulement !

Le dérèglement de l’appétit

De récentes études ont démontré que non seulement le faux sucre ne fait pas perdre du poids mais qu’en plus il augmenterait l’appétit en déréglant l’hormone chargée de le réguler. Donc en consommant des édulcorants, vous auriez encore plus envie de consommer du sucre. Ceci expliquerait que malgré l’introduction massive des faux sucres le taux d’obésité n’a pas diminué en France.

Selon moi, la prise de poids n’est pas liée au sucre en tant que tel mais plutôt à notre incapacité à contrôler notre système de récompense. Le système de récompense est un système cérébral dont l’activation du circuit aboutit à la libération finale de dopamine, le messager chimique du plaisir. Notre cerveau garde en mémoire ce qui libère la dopamine et en redemande.

donuts

Des études affirment que les faux sucres n’activent pas le mécanisme de récompense comme le vrai sucre parce que l’amygdale qui gère le plaisir et la peur ne réagit pas aux faux sucres ! Si on s’appuie sur ces études, alors on comprend pourquoi l’aspartame et les autres édulcorants ne créent pas de dépendance comme le sucre. La dépendance étant souvent responsable de l’obésité, on comprend pourquoi les industriels vantent les mérites des faux sucres.

Cependant, d’autres études ont démontré qu’en quelques jours de consommation d’édulcorants, le cerveau incite à consommer des aliments au goût sucré. Cela pourrait vouloir dire que la consommation d’édulcorants encouragerait à consommer davantage de sucre. Le dérèglement de l’appétit causé par les édulcorants stimulerait la sensation de faim que nous devrions combler pour satisfaire des besoins créés par notre cerveau. 

L’adage populaire qui veut que « le sucre appelle le sucre » signifie bien qu’une consommation de sucre ou de toute sorte de produit de substitution entretient ce besoin de sucré et finit par générer un phénomène de dépendance.

Chez les animaux ayant consommé des faux sucres, on a aussi pu observer une augmentation de l’appétit entraînant une augmentation de 30 % de l’apport calorique par rapport à la normale.

Mais nous allons voir que même sans nous inciter à manger plus, les faux sucres nous font grossir.

Le stockage de graisse

Le faux sucre pousserait non seulement à manger plus mais aussi à stocker plus de graisse ! Ces deux conséquences ne dépendent pas l’une de l’autre.

En 2012, une étude a été réalisée sur des rats auxquels on donnait de l’aspartame tous les jours : ils ont tous pris du poids alors qu’ils mangeaient les mêmes quantités et même types d’aliments qu’avant l’expérience.

En 2018, la journaliste Henriette Chardak, auteure de l’ouvrage Le light, c’est du lourd, a soulevé une polémique en affirmant que les faux sucres favorisent la prise de poids. Elle avait observé des éleveurs administrer des « compléments alimentaires » contenant des dérivés d’aspartame pour que leur bétail grossisse plus vite.

Certains scientifiques pensent aussi que les faux sucres ralentiraient notre métabolisme et nos brûleurs de calories. Ce qui signifie que même si vous ingérez moins de calories avec les faux sucres, comme vous dépensez moins d’énergie au quotidien, vous prendrez quand même du poids !

Les bactéries du microbiote

La flore intestinale est peuplée de milliards de bactéries qui puisent dans nos aliments. La diversité de ces bactéries garantit un bon équilibre de la flore et une bonne digestion. Mais il se trouve que les faux sucres favoriseraient les bactéries pathogènes. Ils sont en effet traités par un type très spécifique de bactéries que l’on retrouve en grande quantité chez les obèses car elles favorisent le stockage de la graisse viscérale. En plus, un manque de variété des souches probiotiques dans l’intestin est un facteur aggravant l’obésité. 

Conclusion

Je pense que de nombreux consommateurs ne sont pas informés sur les véritables effets des faux sucres et leurs potentiels dégâts sur la santé.

Et puis, la présence d’édulcorants ne permet pas aux consommateurs de rééquilibrer leur alimentation. Bien au contraire, cela peut les amener à consommer toujours davantage de produits à base de faux sucres voire pire encore, à base de vrai sucre.

Les liens établis entre certaines pathologies et la consommation chronique de faux sucres deviennent de plus en plus étroits et je pense que nous devons faire preuve de discernement avant de surconsommer ces produits chimiques. Nous ne pouvons ignorer les possibles conséquences nocives sur notre santé, quand bien même des publicités « minceurs » en vantent encore les bienfaits !

Ce qui est certain, c’est qu’un mode de vie sain doit être avant tout basé sur l’adoption de bonnes habitudes alimentaires, accompagnées d’une pratique régulière d’une activité sportive et de la respiration pour limiter le stress compulsionnel. Je vous déconseille d’envisager les faux sucres comme une opportunité de consommer des produits sucrants sans grossir !

 

Franck Ropers

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