Je suis encore jeune (je crois), mais la retraite est déjà quelque chose qui me préoccupe.
Sur le concept, je ne suis pas contre travailler dur toute ma vie puis profiter de mes vieux jours entouré de mes petits enfants.
Mais je refuse d’être à la merci d’un système qui peut à tout moment remettre en cause ce contrat social.
En me forçant à travailler plus longtemps, en réduisant ma pension, voire même en la supprimant.
Mais si aujourd’hui je suis serein, c’est que je compte bien suivre les pas de ma grand-mère.
Laisse-moi te raconter son histoire.
Les chèques de 20€ de ma grand-mère
Quand j’étais gamin, à Noël et à mon anniversaire, ma grand-mère me donnait un chèque en francs de l’équivalent de 20€.
Attention, pas un billet facile à dépenser, mais un chèque que je devais déposer précieusement sur mon compte bancaire.
Ce n’est que des années plus tard que j’ai compris à quel point c’était un sacrifice pour elle.
Avec 6 enfants et 17 petits enfants, ça représentait une sacrée somme.
Surtout pour quelqu’un qui ne touche que le minimum vieillesse.
Ma grand-mère a travaillé dur toute sa vie pour… le minimum vieillesse
Comme beaucoup à cette époque, mes grand-parents étaient des paysans sans terres.
Ils étaient métayers et gagnaient leur vie en s’occupant de la ferme d’un châtelain local.
Quand celui-ci est devenu vieux, il a vendu son domaine et mes grands-parents ont dû partir.
Mon grand-père a trouvé du travail à la scierie locale avant de décéder subitement à 58 ans.
Ma grand-mère s’occupait des enfants, des animaux et du potager, elle a travaillé dur toute sa vie pour ne toucher que le minimum vieillesse au moment de la retraite.
Pourtant, elle ne s’est jamais plaint et ni elle, ni ses enfants n’ont jamais manqué de rien.
L'autonomie rend libre
Ma grand-mère a une vie simple et frugale, un sous est un sous.
De l’huile pour la cuisine, du thé (elle est accro), du gaz pour la cuisson, du mazout pour la chaudière et une voiture pour aller à la messe le dimanche.
À part pour cela, elle ne dépense quasiment rien.
Un potager, des poules, des lapins, des bocaux, un puits, du bois pour le feu…
Elle a presque tout ce qu’il lui faut sur son terrain.
Même quand elle invite toute la famille (près de 40 personnes !), elle n’a pas besoin d’acheter grand-chose.
C’est grâce à cette autonomie que malgré sa minuscule retraite, elle a toujours eu de quoi gâter ses petits-enfants.
La famille est indispensable
Même si elle dit toujours qu’elle “pète la forme”, ma grand-mère vieillit.
Il y a 4 ans, un problème au genou a fini par l’empêcher de s’occuper seule d’une grande maison isolée.
Aujourd’hui, elle habite dans un petit appartement au centre de son village, avec tout le confort moderne.
Mes parents, mes oncles et tantes se cotisent chaque mois pour louer son appartement, l’aider à payer ses courses, régler les frais de sa maison.
Toute la famille prend soin d’elle, comme elle a pris soin de nous.
Grâce à la solidarité familiale, elle vieillit confortablement, entourée de ses proches.
Je compte bien suivre les pas de ma grand-mère
J’ai eu la chance à une période de ma vie de gagner beaucoup plus d’argent que je n’en dépensais.
Mais contrairement à certains de mes anciens collègues, je n’ai pas tout claqué en boîtes de nuit, en montres ou en voyages.
J’ai économisé et me suis acheté une vieille ferme dans les montagnes avec un terrain assez grand pour me fournir un bon niveau d’autonomie.
Comme ma grand-mère, c’est sur ce terrain que je compte pour mes vieux jours.
L’année dernière j’ai eu un fils, un deuxième est en route et ma femme pense déjà au troisème.
C’est sur mes enfants que je compte pour m’aider le jour ou je ne pourrai plus m’occuper de mon terrain.
Vu l’enchaînement des crises que nous vivons, je ne sais même pas si je toucherai une retraite à mes vieux jours.
Si c’est le cas tant mieux, sinon tant pis j’aurai mon terrain et mes enfants.
Prépare-toi !
Antoine,
Apprendre Préparer (Sur)vivre