Vous disposez de nombreux surplus de légumes ou de viande ? Potager familial, amis jardiniers ou chasseurs, fins de marchés, promotions, etc. et vous ne savez pas quoi en faire ?
La déshydratation est une excellente option ! En particulier si le congélateur est plein, que vous n’y comprenez pas grand-chose à la lactofermentation, ni à la stérilisation, ou que vous souhaitez simplement conserver vos aliments sans perdre en saveur.
Tout à fait pertinente pour un bon nombre de légumes, de fruits, de viandes et de poissons, la déshydratation est une technique de conservation aussi vieille que l’humanité. Et tout du long, elle n’a pas cessé de se perfectionner ! Si les survivalistes et les autonomistes l’utilisent tant, c’est qu’elle est efficace et répond parfaitement à nos besoins.
Méthodes à la portée des particuliers, appareils, recettes, gestion de la chaleur… Voici une présentation détaillée pour appliquer concrètement la déshydratation au quotidien.
L’objectif : extraire l’eau
Le séchage de base consiste à retirer un maximum d’eau contenue dans les aliments (70 % à 80 % de l’eau initialement contenue dans les aliments frais) pour éviter le développement des bactéries et des champignons pathogènes. Sans eux, pas de réactions biochimiques responsables de la dégradation des matières organiques. L’aliment devient alors stable et peut être conservé durablement avec un mode de stockage approprié.
Les fruits et le sucre
Pour les fruits, la déshydratation concentre les sucres, qui agissent comme un agent conservateur.
Viandes et poissons
Pour la conservation des viandes et des poissons, la technique varie légèrement et il faut procéder à un premier séchage chimique au sel, à la saumure ou au sel sucré. A défaut, la vermine et les pathogènes se chargeront de rendre ces aliments impropres à la consommation.
5 outils de séchage
1. Le séchage au vent et au soleil
Il suffit de suspendre l’aliment à sécher sur une barre : l’aliment est alors soumis au vent et au soleil. Vous pouvez l’essayer avec un manche en bois et une ficelle de chanvre.
Deux conditions :
- Pour les viandes et poissons, il est nécessaire de réaliser un séchage chimique au préalable ;
- Un air de bonne qualité : c’est à dire sans polluants atmosphériques ni particulaires, pour préserver la qualité des aliments.

2. La bâche, la toile et le tapis
Le séchage au soleil estival est le moyen le plus simple qui soit. Il vous suffit de poser vos aliments sur :
- une toile (idéalement des draps de lin bien denses) ;
- une bâche (privilégiez des nattes de plage en fibre végétale).
Ce sont les supports les plus efficaces et faciles à nettoyer. Le tapis est une autre option, mais plus difficile à entretenir, privilégiez-les à base de sisal.
Les seules conditions sont : un temps ensoleillé et sec ; un sol parfaitement plat, sec et dénué de poussière, sous peine de contamination. Cette technique est valable pour les poivrons, les piments, les tomates, les figues, les abricots, le raisin, les plantes aromatiques et médicinales, etc. Cette liste n’est pas exhaustive, dans les pays chauds, le cacao, le café et l’arachide peuvent aussi être séchés ainsi.
Attention au plastique !
Les bâches plastiques peuvent mal réagir aux rayons ultraviolets du soleil et relarguer des substances néfastes pour l’homme.

3. Les nattes et les clayettes
Encore plus efficaces, les nattes sont constituées d’un entrelacs de fibres végétales ajourées qui permet à l’air frais du dessous de passer entre les aliments et qui améliore ainsi leur séchage. Les nattes peuvent être fabriquées à partir de Bambou, de roseaux ou de feuilles de palmier.

L’évolution des nattes végétales, ce sont les clayettes ou plateaux de séchage. Ces derniers sont composés d’un cadre métallique ou en bois sur lequel est fixé une grille métallique ou plastique. Ce système est bien plus hygiénique (à condition d’être nettoyé régulièrement). Vous pouvez le bricoler vous-mêmes sans difficulté.
4. Les séchoirs solaires directs et indirects
Souvent auto-construits, ces séchoirs sont principalement constitués de bois et de matières plastiques transparentes. Ces deux matériaux sont bon marché, mais le bois a l’avantage d’être renouvelable, facile à travailler et résistant aux températures de séchage élevées (70° C). Leur technique repose sur le principe du concentrateur thermique solaire pour produire l’énergie nécessaire au séchage.
Les séchoirs directs
Ces séchoirs nécessitent un matériau transparent et deux points d’aspiration (un en haut, un en bas). Pour fonctionner, ils utilisent l’effet de serre : ils laissent passer la lumière au travers d’un matériau transparent (verre, polycarbonate, polyéthylène, etc.) jusqu’aux aliments. La chaleur se concentre alors dans la zone de séchage et les points bas d’aspiration d’air et les points haut d’évacuation permettent un mouvement d’air chaud qui déshydrate les aliments.
Alternative gratuite et récup
Certaines personnes détournent des objets du quotidien, comme des bacs de rangement, pour les convertir en séchoirs directs. Une option de fortune, mais fonctionnelle.
Les séchoirs indirects
Pour ces séchoirs, la lumière traverse un matériau transparent jusqu’à une surface très sombre, appelée concentrateur thermique. Ce dernier absorbe la lumière du soleil et la restitue sous forme de lumière infra-rouge qui chauffe l’air ambiant. C’est une association de l’effet d’Albedo avec l’effet de serre. Plus un matériau est sombre, moins il renvoie de lumière et plus l’énergie se transforme en chaleur. Cette énergie, accumulée sous forme d’air chaud, est ensuite transmise aux aliments à déshydrater.
Les séchoirs indirects sont plus efficaces, mais ils nécessitent un ventilateur (électrique ou solaire).
Vous pouvez bricoler vos séchoirs solaires à partir de plans disponibles sur Internet ou dans des livres, les acheter prêt à l’emploi. Voici, ci-dessous, quelques exemples de séchoirs en bois, en plastique auto-construits ou achetés dans le commerce.




5. Les séchoirs électriques
Les modèles électriques sont de loin les séchoirs les plus pratiques. La raison est simple :
- le processus de séchage est continu : les séchoirs sont indépendants de l’énergie solaire directe pour fonctionner, le processus n’est pas interrompu à chaque coucher de soleil ou aux périodes non ensoleillées ;
- la température de séchage est ajustable selon les aliments.
Ces appareils chauffent de l’air et le ventilent entre les différents plateaux de séchage. L’air chargé d’humidité est alors évacué à l’extérieur de l’enceinte de séchage.
LES AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DE CHAQUE OUTIL



Vous pouvez maintenant choisir un ou plusieurs systèmes de déshydratation adaptés à vos besoins et contraintes !
Je te donne ici ma méthode en 8 étapes pour déshydrater des pommes facilement : https://apprendre-preparer-survivre.com/autonomie/nourriture/la-deshydratation-en-8-etapes-cles/
@la_petite_souris_du_desert