Les outils en permaculture

Avoir un beau terrain ne suffit pas pour être un bon jardinier, il faut également avoir de bons outils !

Mes outils m’accompagnent dans toutes mes tâches au jardin et je dois pouvoir compter dessus. J’ai besoin qu’il soit solide, efficace et adapté à mes méthodes.

Comme je vise l’autonomie à tous les niveaux, si mes outils se cassent, il faut que je puisse les réparer moi-même voir les adapter

Les outils en permaculture

Dans tous mes outils, il y en a que j’utilise presque tous les jours pour diverses tâches. Ce sont pour la plupart des outils à manche, c’est-à-dire qu’ils possèdent un long manche pour pouvoir être utilisés debout.

La pelle

Il existe toutes sortes de pelles différentes qui sont destinées à des usages variés.

Il y a d’abord la bêche classique, dont le fer est rectangulaire. Elle sert principalement à creuser des trous. Son manche est court, mais généralement assez épais, ce qui en fait un outil solide et fiable.

pelle dans sol

Il y a ensuite les pelles de maçon  au manche fortement courbé et au fer très large, qui se termine en pointe. Ces pelles servent principalement à déplacer du matériel, que ce soit du sable, des cailloux ou de la terre, mais leur forme permet aussi de creuser à plat, dans un tas par exemple, sans faire trop d’efforts au niveau du dos.

pelles de maçon

Finalement, il y a les pelles de plantation, ou pelles américaines, qui mélangent les avantages des deux autres types, ce qui les rend très polyvalentes. Elles ont un manche long avec un décrochement juste avant le fer pour le rendre légèrement désaxé. Le fer est incurvé et se termine en pointe. Pour moi, c’est la pelle la plus utile au jardin, car, grâce à son bout pointu, je peux creuser facilement et déplacer des tas, comme je le ferais avec une pelle de maçon.

Pour ce genre d’outil, j’ai besoin que le manche soit à la fois long et solide tout en restant léger. La plupart du temps j’utilise des manches en bois mais, sur certaines de mes pelles, j’ai des manches en fibre de verre qui sont particulièrement satisfaisantes.

La fourche

Il existe deux styles de fourches. La première a les dents rapprochées, ce modèle en a généralement 4. C’est une fourche utilisée pour le fumier ou encore le compost. L’autre a moins de dents, on en compte habituellement 3, et elles sont plus largement espacées. Ce modèle sert pour le foin ou la paille et était traditionnellement utilisé lors des moissons.

fourche

Au jardin, j’utilise principalement la fourche à fumier, car elle permet de prendre saisir des matériaux grossiers dans laquelle lesquels il serait difficile de creuser avec la d’enfoncer une pelle. Avec celle-là ce type de fourche, je peux en prendre suffisamment beaucoup de matière à la fois, ce qui est plus difficile avec la fourche à foin.

Cette dernière m’est quand même utile lorsque je manipule le du foin et de la paille, que j’utilise pour couvrir mes cultures ou encore pour en amalgamer au compost.

De manière générale, je porte rarement de trop lourdes charges avec la fourche donc je préfère un manche léger et souple plutôt que trop gros et solide.

Le croc

Le croc est un dérivé de la houe qui possède 3 ou 4 dents sur un fer perpendiculaire au manche. C’est un outil qui est très pratique pour ouvrir un sol même si celui-ci est enherbé, car les dents du croc s’enfilent entre les racines et permettent de défaire les mottes. En plus, Je peux aussi l’utiliser pour affiner la surface d’une zone de culture avant un semi, par exemple.

croc

Il existe plusieurs sortes de crocs. Certains possèdent des dents fines, ceux-ci sont souvent utilisés pour défaire les mottes sur une zone de culture ou encore pour introduire le compost dans la première couche du sol. D’autres ont des dents moins nombreuses mais plus solides, ils servent à ouvrir un sol et enlever l’herbe.

Pour ce genre d’outil, je préfère les manches courts et les dents solides. Je m’en sers souvent pour ouvrir un sol et, même s’ils sont plus bourrins, ils fonctionnent très bien pour affiner la surface d’une zone de culture.

Les outils spécifiques

En plus des outils standards, j’utilise régulièrement des outils plus spécifiques, qui sont soit liés directement aux techniques de permaculture, soit à des techniques de maraîchage plus précises.

La grelinette

La grelinette, c’est l’outil du jardinage en permaculture permacole par excellence. Elle permet d’aérer le sol sans le retourner, mais aussi d’ouvrir un sol, de préparer une zone de plantation, de décompacter une zone, etc.

Il y en a différents modèles de différentes largeurs, mais le principe reste le même : c’est une barre horizontale sur laquelle sont fixées entre deux et cinq dents. Des manches sont généralement fixés de chaque côté de cette barre horizontale pour pouvoir utiliser l’outil avec les deux mains. Généralement de chaque côté de cette barre horizontale sans fixer des manches pour pouvoir utiliser l’outil avec les deux mains en même temps. On enfonce les dents dans le sol avec le pied en utilisant le poids du corps et on baisse l’outil en tirant les manches contre soi sans se pencher, et donc on épargne en épargnant son dos.

grelinette

Pour ma part, j’ai un modèle à 5 dents qui ont la particularité de pouvoir être remplacées. En effet, Elles sont en effet vissées et non pas soudées, ce qui permet, dans le cas où l’une d’elles se casse ou se plie, de pouvoir la changer.

J’utilise principalement la grelinette au printemps, lorsque je prépare une zone de culture. J’enlève le paillage et je passe toute la zone à la grelinette avant la plantation. Cela permet d’aérer le sol sans abîmer sa structure, les couches ne sont pas bouleversées et la porosité reste intacte.

Les modèles plus fins sont plus légers et donc plus faciles à manier. Ils permettent aussi d’aller dans des zones plus étroites. Les modèles plus larges, quant à eux, permettent d’aller plus vite.

C’est également un outil très utile lorsque l’on ouvre son terrain pour la première fois, et qu’on doit enlever la couverture herbeuse, car la grelinette permet de soulever les mottes. Il n’y a ensuite plus qu’à les casser avec le croc, ce qui rend la tâche deux fois moins pénible.

Lorsque je dois faire un trou pour la plantation d’un arbre ou d’une autre plante vivace, je passe toujours quelques coups à la grelinette avant de commencer à creuser, afin d’ameublir le sol et de m’épargner également des efforts

grelinette

La fourche-bêche

Avant d’acheter ma première grelinette, j’ai longtemps travaillé avec la fourche-bêche. Cet outil fonctionne plus ou moins de la même manière, mais il est moins large et il ne possède qu’un seule manche, qui est d’ailleurs plus court.

C’est un outil qui peut effectuer les mêmes tâches que la grelinette, mais les efforts pour le dos ne sont pas les mêmes.

fourche-bêche

Au jardin, je l’utilise lorsque je dois déterrer une vivace ou encore pour récolter les panais et les poires de terre. Elle me permet de déterrer une plante sans couper de racine, à l’inverse d’une pelle.

Pour cet outil, j’utilise surtout ceux qui possèdent un manche en fibre de verre, car tous les autres que j’ai utilisés finissent par se casser au niveau du manche.

Le sarcloir

Ce n’est pas forcément un outil que j’utilise tout le temps,  mais je le trouve de plus en plus pratique. Encore une fois, il peut y avoir différentes formes de sarcloirs : certains possèdent un fer plat, d’autres ont deux côtés (l’un pointu et l’autre avec des dents), finalement, il existe aussi le sarcloir oscillant que j’apprécie particulièrement. Il possède un fer très fin arqué sur deux petits bras et, comme son nom l’indique, il oscille sur un axe. Il permet de creuser juste un ou deux centimètres sous les racines des plantes et de couper la terre sous les mauvaises herbes. Personnellement, je trouve ce modèle très ergonomique !

sarcloir

Traditionnellement, les sarcloirs servent à passer entre les légumes pour enlever les mauvaises herbes efficacement. Ils ont différentes largeurs, ce qui permet de les utiliser entre différents espacements. Par exemple, pour simplifier la tâche de désherbage entre deux rangs de carottes, on peut mesurer la taille d’un de nos sarcloirs et utiliser cette référence pour choisir la distance entre nos rangs. Tout le désherbage ne sera pas fait, mais une grosse partie sera simplifiée par cette pratique.

Pour ma part, j’utilise souvent le sarcloir lorsque je fais un faux semi, c’est-à-dire que j’enlève la couverture de mulch d’une zone de culture, généralement au printemps, et je laisse germer les mauvaises herbes. En fait, je les laisse juste sortir d’un ou deux centimètres et c’est à ce moment-là que je sarcle la zone. De cette manière, j’élimine une bonne partie des graines prêtes à germer à la surface de mon sol. Lorsque c’est fait, je sème où je plante immédiatement de manière à occuper au plus vite la surface.

J’utilise également les sarcloirs pointus lorsque je prépare un sillon pour un semis de carottes, de radis ou de navets.

Les outils à main

Ce sont les petits outils qui s’utilisent lorsqu’on est proche du sol, pour faire des petites interventions comme des plantations ou du petit désherbage.

outils en permaculture

La pellette

J’utilise les pellettes pour faire mes plantations dans les zones de culture. Comme je fais beaucoup de plantons, je me retrouve souvent à genoux à devoir faire des petits trous dans mes zones de culture pour installer les plantes qui ont des petites mottes. Dans ces conditions, c’est très pratique d’avoir une petite pelle pointue et efficace pour creuser rapidement des dizaines de trous.

Le sarcloret

Ce sont des mini sarcloirs qui s’utilisent pour désherber plus précisément entre les légumes. Leurs avantages c’est qu’ils peuvent être utilisés à une main alors que dans l’autre on tient la mauvaise herbe pour pouvoir l’arracher avec un maximum de racine. C’est un petit outil précis.

Le plantoire

C’est une pointe en bois habillée avec un bout en fer principalement utilisé pour planter les bulbes de tulipes et autres fleurs d’ornement. Pour ma part, j’en ai besoin lorsque je plante des bulbes d’oignons ou d’ails, même si ce n’est pas l’outil dont je me sers le plus.

Récupérer ses outils

Bien qu’il y ait des nouveautés intéressantes et des nouvelles technologies d’outils comme pour les manches en fibre de verre, de manière générale, je trouve que la qualité est la solidité des outils et de plus en plus à revoir.

Pour bon nombre d’entre eux, c’était mieux avant.

C’est pourquoi, lorsque je vais à la déchetterie ou dans les vide-greniers et autres brocantes, je ne peux pas m’empêcher de guigner pour voir si je déniche un vieux croc.

Souvent, les vieux outils étaient forgés par le forgeron du coin et à la demande du client. Il m’est souvent arrivé de trouver des outils dont le fer avait une forme tout à fait spécifique que je n’ai pas vue ailleurs.

En plus de l’aspect original, il y a des outils plus adaptés que d’autres à mes techniques. Un jour, j’ai par exemple trouvé un croc dont le fer est était plus petit que d’habitude, donc plus léger, tout en étant assez large et donc très solide. Il s’agit du croc que j’utilise tout le temps aujourd’hui.

Réparer ses outils

Parmi les outils que je récupère, il y en a qui viennent de la déchetterie et qui sont souvent abîmés. C’est généralement le manche qui est cassé, ce qui arrive aussi sur mes propres outils parfois.

Lorsque le manche est cassé, il est parfois compliqué de l’enlever du fer. Pour m’en sortir sans trop d’efforts, je mets simplement les fers dans un feu et je laisse le reste du manche en bois brûler. Lorsque le fer a refroidi, il est prêt à être réemmanché.

Il y a différents types d’emmanchements. Sur les fourches, les fourches-bêche et les râteaux, on retrouve souvent deux types :

  • Soit le fer comporte une partie tubulaire dans laquelle on enfile un manche en bois ;
  • Soit il se termine en une espèce de pointe plate qui se fiche à l’intérieur du manche lui-même troué sur une extrémité.

Je trouve que la première option est nettement plus solide et fiable que la deuxième. Elle permet de visser ou clouer à travers la partie tubulaire pour assurer une excellente fixation entre le fer et le manche. Ce n’est pas du tout le cas avec la deuxième technique. Il m’est souvent arrivé de perdre le fer du râteau ou de la fourche lorsqu’ils sont emmanchés de cette manière.

Lorsque je refais des manches, je réfléchis à leur forme, à leur taille, mais aussi au type de bois que je vais utiliser. La plupart du temps, je prends du frêne, mais il m’arrive aussi d’utiliser de l’if. Ce sont des bois qui sont résistants et suffisamment souples pour pouvoir encaisser des chocs. Il est aussi possible d’acheter des manches dans les magasins de bricolage, ils sont solides et fonctionnent très bien, ils ont juste l’inconvénient de ne pas pouvoir être customisés.

Stockage et entretien

Pour préserver ses outils le plus longtemps possible, il est important de les stocker au sec. Prévoyez un espace abrité ou vous pourrez les ranger, si possible suspendus. J’ai expérimenté toutes sortes de supports de rangement, et celui que j’utilise actuellement me semble tout à fait abouti : sur une paroi solide, j’ai fixé des équerres métalliques par paires de manière à pouvoir suspendre à l’envers les pelles, les fourches, les râteaux, etc.

boite à outils

Ce que je ne fais pas à chaque fois par contre, mais que je devrais qui mériterait de l’être, c’est de nettoyer au jet et à la brosse les parties métalliques des outils pour éviter que la terre qui reste dessus ne fasse apparaître de la rouille.

Finalement, pour que les manches restent souples et imperméables, il faut les huiler une à deux fois par année pour nourrir le bois. J’utilise de l’huile d’olive, mais vous pouvez prendre toutes sortes d’huile végétales.

Avec cet article, j’espère avoir précisé les différents usages des principaux outils du jardin. J’avais aussi envie de vous encourager à récupérer des vieux outils, ou simplement les fers, pour fabriquer vos propres outils et vous les attribuer vraiment.

J’ai un goût prononcé pour la récupération et j’adore fouiller les bennes de métal à la recherche d’un nouveau fer de hache, marteau, pelle etc. En hiver, j’ai également beaucoup de plaisir à refaire mes manches, ou en faire pour de nouveaux outils, et expérimenter de nouvelles formes plus ergonomiques, plus élancées, pour pouvoir être encore plus efficace au jardin.

Valentin

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