
Noms : Oxalis corniculée
Autres noms : Pain-de-coucou, trèfle cornu
Nom latin : Oxalis corniculata
Famille : Oxalidacées
Plante : Petite plante généralement annuelle à tige herbacée, couchée-redressée, portant des feuilles à 3 folioles évoquant celles d’un trèfle.
Fleurs et fruits : Fleurs d’assez petite taille portant 5 pétales d’un jaune orangé, donnant des fruits allongés.
Environnement : Terres remuées, jardins, champs.
Comment identifier l’oxalis corniculée ?
À son apparence
L’oxalis corniculée ou « pain de coucou » est une petite plante annuelle ou parfois vivant plusieurs années, de saveur acide. Elle pousse généralement en formant un tapis dense de feuilles et de tiges rampantes. Les tiges, qui peuvent atteindre une vingtaine de centimètres, portent des feuilles qui ressemblent étonnamment à celles du trèfle : elles sont munies d’un long pétiole et composées de 3 folioles en cœur renversé, échancrés au sommet. Chaque foliole mesure de 1 à 2 cm de long et présente souvent une tache plus sombre au centre. Elle se replie le long de la nervure centrale lorsque la sécheresse est excessive, qu’il pleut ou que la luminosité est trop faible. Les feuilles sont munies de stipules adhérentes au pétiole. Elles sont souvent vertes, mais la couleur peut varier en fonction des conditions de croissance et elles deviennent souvent jaunâtres.
Les petites fleurs possèdent cinq sépales lancéolés-linéaires et 5 pétales jaune orangé, libres entre eux. On observe facilement au centre de la fleur les étamines, au nombre de 10 : 5 longues et 5 courtes. Elles entourent le stigmate en tête élargie. Les fleurs sont groupées par 2-3 à l’aisselle des feuilles, sur des pédoncules axillaires souvent plus courts que ces dernières. Elles s’épanouissent d’avril à juin, puis donnent de petits fruits allongés, d’abord verts et tendres, qui deviennent des capsules brunes enfermant de nombreuses graines striées en travers. Les sépales sont appliqués sur la capsule. Les graines sont généralement éjectées des capsules mûres et peuvent être dispersées par le vent, les animaux ou les mouvements humains. La plante peut également se propager à partir de fragments de tiges qui prennent racine dans le sol.
L’oxalis corniculée est originaire d’Europe et d’Asie, mais maintenant largement répandue dans le monde entier. C’est une plante très adaptable qui peut pousser dans une variété de milieux, des pelouses aux jardins en passant par les fissures des trottoirs. Elle est souvent considérée comme une « mauvaise herbe » en raison de sa capacité à proliférer rapidement et à coloniser de nouveaux espaces. Elle préfère les sols bien drainés et peut tolérer des conditions allant du plein soleil à l’ombre légère.

À l’odeur
L’oxalis corniculée ne dégage pas d’odeur particulière.
Au toucher
Les feuilles sont très fines, de même que les pétales. Les fruits verts sont tendres et croquants. Ils se lignifient par la suite.
Confusions à éviter
Il existe 11 autres espèces du genre en Europe. La plus répandue est l’Oxalis acetosella, une plante herbacée de petite taille, généralement d’une hauteur de 10 à 15 cm. Elle pousse à partir d’un rhizome souterrain et produit des feuilles et des fleurs au-dessus du sol. Ses feuilles, qui présentent trois folioles en forme de cœur, sont généralement d’un vert vif et mesurent environ 2 à 4 cm de large. Une caractéristique de cette plante est que ses feuilles se replient la nuit ou par temps couvert, donnant l’impression que la plante se referme. Les fleurs présentent 5 pétales blancs veinés de rose. Elles sont portées sur de fins pédoncules au-dessus du feuillage et mesurent 1 à 2 cm de diamètre. Elles apparaissent au printemps. L’Oxalis acetosella vient sur des sols riches en humus et bien drainés. On la trouve souvent dans les forêts, particulièrement d’épicéas, en lisières de bois ou dans des prairies ombragées, surtout en montagne. Cette plante est un indicateur de sols acides.

L’Oxalis pes-caprae, originaire d’Afrique du Sud, est largement répandue dans la région méditerranéenne où elle peut devenir envahissante en se propageant rapidement grâce à ses racines bulbeuses. On la reconnaît à ses feuilles munies de taches brunes et a ses grandes fleurs d’un jaune vif, portées par des pédoncules charnus.

Le genre Oxalis comprend plus de 550 espèces répandues à travers la presque totalité de la planète, en particulier dans les régions tropicales, tel le Brésil, le Mexique et l’Afrique du Sud. Plusieurs sont cultivées en raison de leurs fleurs colorées et de leur feuillage attrayant, souvent sous le nom erroné de « trèfles de jardin » : malgré la ressemblance de leurs feuilles avec celles des trèfles, elles n’appartiennent pas à la même famille et sont très éloignées d’un point de vue botanique.
Toutes les espèces se reconnaissent immédiatement à leurs feuilles en forme de trèfle et à leur saveur acide. Elles sont généralement composées de trois folioles qui peuvent se replier le long de la nervure centrale, mais le nombre de folioles peut varier en fonction de l’espèce. Les fleurs sont souvent de petite taille, mais elles sont généralement très colorées, allant du blanc au rose vif, en passant par le jaune et l’orangé. Elles sont souvent en forme de coupe ou d’étoile.
Les oxalis peuvent être des plantes annuelles, vivaces ou bulbeuses. Certaines espèces poussent à partir de bulbes souterrains, tandis que d’autres se développent à partir de rhizomes ou de stolons.
Usages et vertus
Comment manger l’oxalis ?
Les feuilles de l’oxalis corniculée sont agréables à manger telles quelles, en quantités modérées, et font de bonnes additions aux salades. Leur nette acidité les rend propres à apaiser la soif. On peut les utiliser, crues ou cuites, comme les feuilles d’oseille (Rumex acetosa), mais leur saveur est plus fine, moins agressive que celle de cette dernière. Macérées dans de l’eau, elles donnent une agréable limonade. On peut aussi en préparer des sauces ou des desserts Elles se récoltent de mars à septembre.
Les fleurs décorent joliment les salades.
Les jeunes fruits peuvent également être utilisés comme condiment acidulé. On peut les conserver dans le vinaigre. Il faut les ramasser lorsqu’ils sont encore bien tendres car ils durcissent rapidement. Ils sont à leur optimum en mai et juin.
Dans les Andes, l’oca (Oxalis crenata) est largement cultivé pour ses tubercules charnus que l’on consomme cuits. Ils perdent alors leur acidité et leur texture croquante et deviennent proches des pommes de terre ou d’autres tubercules andins comme l’ulluco (Ullucus tuberosus) ou la capucine tubéreuse (Tropaeolum tuberosum). Ils sont riches en amidon et de ce fait très nutritifs. On pourrait consommer de la même façon les petits tubercules de certaines de nos espèces, en particulier l’Oxalis pes-capreae, ou les utiliser crus comme des cornichons.
Son Goût
Le goût des différentes espèces d’oxalis est caractéristiquement acide. Elle diffère de celle des oseilles qui sont généralement plus astringentes et donc de saveur moins fine. On peut déceler de nettes différences entre les diverses espèces. L’oxalis crénelée est sans doute la plus délicate, avec une saveur de pomme verte, l’oxalis des bois étant plus marquée, et l’Oxalis pes-caprae encore plus forte.
Qualités nutritionnelles et médicinales
Dans certaines cultures, l’Oxalis corniculata est utilisée en médecine populaire pour ses propriétés supposées, telles que ses effets anti-inflammatoires et antioxydants. Cependant, ses propriétés n’ont pas été largement étudiées et nécessitent plus de recherches pour être confirmées.
L’Oxalis acetosella a été utilisé dans diverses traditions pour ses vertus médicinales. Des quantités modérées se montrent rafraîchissantes et dépuratives.
Anecdote
L’Oxalis acetosella est également appelé « pain de coucou » parce que la période de floraison de cette plante coïncide souvent avec l’arrivée des coucous en Europe…
Au début des années 2000, des chercheurs ont observé que pendant la journée, les feuilles de l’Oxalis triangularis, également appelée « oxalis pourpre » ou « oxalis violacée » présentaient une couleur pourpre violette très prononcée, mais que la nuit, elles semblaient devenir vertes. Cette particularité a intrigué les scientifiques et a suscité une enquête approfondie pour comprendre cette transition de couleur.
Il a alors été découvert que cette transformation était due à un processus dit « nycthéméral » – ce qui signifie « lié au jour et à la nuit ». Les feuilles de l’oxalis pourpre contiennent des pigments qui réagissent aux changements de luminosité. Pendant la journée, en présence de lumière intense, les pigments violets sont produits en abondance, ce qui donne à la plante sa teinte pourpre caractéristique. Cependant, lorsque le jour diminue, les pigments violets sont dégradés en une forme incolore. Ne reste donc alors que le vert de la chlorophylle.
Cette capacité de l’oxalis pourpre à changer de couleur en fonction de la lumière ambiante est une adaptation évolutive qui lui permet de maximiser l’absorption de la lumière pour la photosynthèse tout en minimisant les risques de dommages causés par une exposition excessive à la lumière intense.
Restrictions
L’acide oxalique a été nommé d’après le genre Oxalis – ce mot provient d’ailleurs du grec oxus, acide. Il existe dans certaines plantes sous forme d’ions oxalates qui, s’ils franchissent la barrière intestinale, peuvent se combiner dans l’organisme avec des ions calcium et former des solides ioniques d’oxalates de calcium qui risquent de provoquer des calculs rénaux. Par ailleurs le calcium du sang peut être séquestré et venir à manquer, ce qui peut entraîner des désordres métaboliques du fait de l’importance de cet élément dans l’organisme. Il peut être possible d’éliminer les ions oxalates en faisant cuire la plante dans de l’eau ou de les faire précipiter avec du calcium dans la préparation en utilisant des produits laitiers, des orties, de la berce, des fanes de radis ou tout autre végétal riche en cet élément. Outre les oxalis, des légumes comme les épinards, les feuilles de bette, le pourpier, l’oseille ou la rhubarbe sont riches en oxalates.
Recette : Cocktail de crevettes à l'oxalis (pour 4 personnes)
Ingrédients :
- 400 g d’oxalis ;
- 5 cL d’huile d’olive ;
- Sel ;
- Poivre ;
- 400 g de crevettes décortiquées ;
- 1 tête de laitue ou de la glaciale (Mesembryanthemum crystallinum).
Préparation :
- Hachez finement l’oxalis. Conservez quelques feuilles et si possible des fleurs pour la décoration ;
- Mélanger l’huile d’olive, le sel, le poivre et l’oxalis hachée pour préparer une marinade. Placez-y les crevettes pendant une à deux heures ;
- Prenez des bols assez larges et tapissez-en le fond de feuilles de laitue ou de glaciale. Disposez-y les crevettes marinées et versez-y un peu de marinade. Décorez avec les feuilles et les fleurs d’oxalis ;
- Dégustez en entrée.
François Couplan